Agir à la source

Devant l’ampleur du problème, il est urgent d’agir pour réduire la dissémination du plastique dans le milieu naturel. Le contexte varie très fortement d’un pays à l’autre impliquant qu’il faille travailler sur une mosaïque de solutions. La priorité est d’agir à la source du problème en évitant que de nouveaux déchets se retrouvent en mer. Pour atteindre cet objectif, les mots d’ordre sont les trois R -Réduire, Réutiliser, Recycler- et Alerter.

Réduire

Notre production et consommation de plastique. Ne pas utiliser de plastique est encore la meilleure façon de prévenir la pollution plastique. Au niveau industriel, il est nécessaire d’analyser les impacts environnementaux qu’un produit pourrait avoir dès sa conception afin de choisir les matériaux alternatifs les plus adaptés et les moins impactants (voir les alternatives). La société civile a aussi un rôle à jouer en changeant ses habitudes de consommation et en refusant les plastiques inutiles

Réutiliser

les produits et bannir les plastiques à usages uniques pour éviter que le plastique ne devienne un déchet, c’est encore une solution propre pour notre environnement ! Là aussi, les industriels ont la grande responsabilité de trouver des solutions pour réduire le suremballage et développer des alternatives aux objets à usage unique. La société civile, de son côté, doit dès à présent repenser son mode de vie pour éviter l’utilisation des plastiques jetables et réutiliser au maximum les objets de son quotidien.

Recycler

plus et mieux. L’amélioration des techniques de recyclage est primordiale pour permettre 1. la valorisation d’un plus grand nombre de familles de plastique, 2. une meilleure élimination des additifs toxiques qui composent les plastiques usagés et 3. l’amélioration de la qualité du plastique recyclé obtenu afin de pouvoir le recycler à nouveau. En parallèle, le tri et la collecte des déchets doivent être optimisés.

Alerter sur les dangers du plastique pour notre environnement. La sensibilisation et l’information des populations est une stratégie qui s’inscrit dans le long terme et qui, si elle fonctionne, garantit des résultats dans l’application des trois R. Un consommateur averti en vaut deux !

Les alternatives

A ce jour, il n’existe pas de matériau universel qui puisse palier au plastique, il faut donc traiter le problème au cas par cas. Par exemple, le métal va pouvoir remplacer le plastique d’une bouteille mais ne pourra pas se substituer au plastique d’un sac, qui devra être remplacé par du coton.

Gardant en tête les 3 problèmes majeurs que pose le plastique (l’utilisation d’une source finie, la toxicité des additifs qui le composent et sa faible dégradabilité dans l’environnement), il faut trouver un juste milieu entre l’impact environnemental d’un produit et les propriétés recherchées. Outre le remplacement par d’autres matériaux, les scientifiques travaillent sur la biodégradabilité des plastiques et sur la modification de la source de matière première utilisée pour leur fabrication. Les bioplastiques et plastiques biodégradables sont ainsi souvent présentés comme une solution. Que sont-ils vraiment ?

Le terme « Bioplastique » (ou biosourcé) indique qu’une partie de la matière première utilisée pour fabriquer le plastique est d’origine organique. Bien que réduisant l’utilisation d’une ressource finie, l’utilisation de la biomasse pour fabriquer des plastiques ne résout pas tous les problèmes. En effet, bioplastique ne veut pas dire biodégradable !

« Biodégradable » indique qu’un produit peut être dégradé par des microorganismes dans des conditions appropriées, cette propriété est indépendante de la source du produit. Biodégradable ne garantit donc pas qu’un produit puisse se dégrader dans le milieu naturel ni qu’il se dégrade dans un temps acceptable. Même les produits biodégradables peuvent donc être nocifs pour notre environnement !

Le nettoyage des fleuves et de l’Océan

La collecte des macrodéchets dans les rivières, les fleuves et les retenues d’eau permet de récupérer les plastiques avant leur fragmentation en micro plastique. L’amélioration des dispositifs de captage des plastiques dans ces zones permet ainsi de réduire la quantité de plastiques arrivant en mer et donc de limiter leurs impacts.

De plus en plus de projets, consistant à collecter les déchets flottants dans l’Océan sont proposés. Si elle permet de réduire la quantité de plastiques visibles par l’Homme, sur le long terme, cette solution ne permettra pas de régler le problème. En effet, les plastiques flottants qui peuvent être ramassés ne représentent que 1% des plastiques estimés dans l’Océan. La quantité de plastique collectée est donc très faible par rapport à la quantité de plastique déjà présent dans l’Océan et ne peut pas rivaliser avec les 8 millions de tonnes qui entrent dans l’Océan chaque année. Néanmoins, ces démarches très médiatiques ont le mérite d’attirer l’attention du public. Il est cependant important de comprendre que pour traiter le problème, il faudra de nombreux changements dans notre mode de vie et de gestion des déchets.